Le Test02, constitué de quinze phrases indépendantes, a pour but de faire une tentative d’inventaire des erreurs de lecture, afin d’en déduire des règles de fonctionnement.
Ces phrases ont été conçues pour offrir un panel presque exhaustif des différentes graphies rencontrées en français.
En même temps, le système phonologique du français est résumé dans l’ensemble du test. À la lecture de ces phrases-test, le lecteur parcourt sans le savoir le système graphique et phonologique du français. Il ne reste plus alors qu’à inventorier les erreurs et à les classer pour en extraire une taxinomie.
Le nombre d’erreurs répertoriées s’élève à 640, ce qui est suffisant pour avoir une base de données significative.
À partir de ces erreurs, j’ai observé des recoupements, à partir desquels un éclairage plus complet des mécanismes de lecture est apparu. 
 
En voici la synthèse.
 
L'analyse du test02 (les quinze phrases) m'a permis de rendre compte que la notion de déchiffrage est plus complexe qu'il n'y paraît, et qu'il y aurait deux types de déchiffrages :
un déchiffrage systématique (au sens de “item après item”) : la fluidité (recherche de l'élément suivant le plus attractif au niveau perceptif, ce que devrait corroborer le test03 avec le second élément large). C’est la phase primaire de la lecture ;
un déchiffrage systémique : d'abord de proximité (recherche de l'unité syllabique), puis de forme (recherche d'une unité orthographique). C’est la phase générative de la lecture.
Il y aurait donc, pour résumer, des erreurs d'origine phonologique, et des erreurs d'origine visuo-perceptive, que je propose de classer comme ceci :
1) erreurs phonologiques :
a) par commutation (/Z/ et /g/, comme "gens" et "gan") ;
b) par permutation ("par" et "pra", voir les syllabes fermées vs syllabes ouvertes) ;
2) erreurs visuo-perceptives :
a) déchiffrage systématique : relevant d’un principe de fluidité (second élément large)
b) déchiffrage systémique : relevant de deux principes, proximité et forme (unités linguistiques).
Le modèle demande à être affiné, mais il me semble être valide. Il permettrait de mieux comprendre les erreurs de lecture, et par là les mécanismes d'apprentissage.
 
Le classement des erreurs a été fait sous trois colonnes, dont voici un résumé :
Dans la première colonne, la lecture est systématique, et les erreurs rencontrées relèvent de l’ignorance d’un digramme (“ai” lu “a”) ou d’une permutation (“encore” lu “ne_sore”, “c” lu “s” n’étant qu’une symbolisation imparfaite dans la correspondance entre signifiant graphique et signifiant sonore). Ces permutations ne sont pas ici d’origine phonologique (comme c’est le cas pour les syllabes ouvertes et les syllabes fermées, processus étudié avec le Test01), mais visuo-perceptive. Il semble que le gramme suivant interfère dans la reconnaissance de la chaîne des caractères, en donnant une priorité à celui qui a un poids visuel supérieur. Autre exemple, “quand” est lu “que_na”, le gramme “n” ayant un poids visuel supérieur à “a” : a+n devient n+a. Pour une explication de cette notion de poids visuel, voir classement des grammes et SEL .
Dans la deuxième colonne, la lecture est systémique, et passe du gramme au polygramme. Le lecteur cherche une proximité visuelle qui permettent une syllabation facile. “reims” est décomposé en “rei_me”, “faim” est lu “fai_me”. Ce type d’erreur par proximité entraîne un mauvais découpage du mot, mais pas forcément une erreur de correspondance entre un signifié graphique et sa lecture (on a bien “ai” dans “aim” de “faim”).
Dans la troisième colonne, la lecture est également systémique, mais le lecteur cherche une forme connue, ce qui engendre une erreur totale : “es”, digramme très fréquent (“les, mes, tes, ses, des”), prend la valeur phonique “é” ( [e] ) comme pour “moines” lu “moi_né” ; “avez” est reconnu comme la forme de “avec”, et confondu comme le sont “dans” et “deux”.
On voit bien que la perception visuelle a un poids important dans les erreurs de lecture. Elle constitue, avec les schèmes phonotactiques, l’ensemble des facteurs d’erreur.
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